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[NEWS CARRIERE] ‘Rust-out’ : quand l’ennui au travail mine la motivation

Carrière

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02/06/2025

Introduction

À l’opposé du burn-out, qui résulte d’une surcharge de travail, le rust-out est lié à un désengagement progressif provoqué par l’ennui, le manque de stimulation ou la sensation d’inutilité. Bien que moins visible, il peut être tout aussi délétère. Aujourd’hui, avec la transformation du travail (télétravail, automatisation, rationalisation des tâches), de plus en plus de professionnels sont exposés à ce risque latent.

Le sujet concerne particulièrement les cadres, les profils expérimentés ou en transition, mais aussi les jeunes actifs confrontés à des missions trop éloignées de leurs aspirations.

Origines et définition

Le terme « rust-out » vient de l’anglais « to rust » : rouiller. Par analogie, il évoque une usure lente, silencieuse, liée à l’inactivité mentale ou émotionnelle. Il apparaît quand une personne reste longtemps dans un poste peu stimulant, peu reconnu ou mal aligné avec ses compétences et valeurs.

Qu'est-ce que le rust-out et pourquoi est-ce important ?

La rust-out professionnel est un état d'insatisfaction chronique au travail, caractérisé par un sentiment de sous-stimulation, de manque d'inspiration et d'insatisfaction générale vis-à-vis des tâches à accomplir. Ce sentiment apparaît lorsque vous percevez un manque de défis ou d'opportunités dans votre travail, une impression de faire le strict minimum parce que vous ne trouvez pas de valeur à vos tâches.

Rust-out, burn-out, bore-out : quelles différences ?

Si le rust-out et le burn-out sont tous deux associés à un sentiment d'épuisement émotionnel, leurs causes et leurs manifestations sont différentes.

ð Le burn-out résulte une surchauffe mentale liée à une surcharge de travail ou de longues périodes de stress intense

ð Le rust-out découle d'un manque d'engagement ou de stimulation dans son travail.

ð Le bore-out, lui, est un ennui professionnel extrême, souvent causé par des tâches répétitives et l’absence de défis.

Facteurs déclencheurs

Le rust-out ne survient pas du jour au lendemain. Il résulte d’un enchaînement progressif de conditions de travail insatisfaisantes, souvent ignorées ou banalisées.

§La perte de sens dans les missions quotidiennes : lorsque les tâches n’ont plus de lien clair avec les objectifs de l’entreprise ou les valeurs personnelles, l’engagement s’érode. La routine prend le pas sur la réflexion et la personne ne parvient plus à percevoir l’utilité réelle de son travail.

§Des missions trop simples ou répétitives : lorsqu’un collaborateur expérimenté est sous-employé, il peut ressentir une frustration croissante. Ses compétences ne sont pas mobilisées, il ne relève aucun défi et son sentiment d’utilité décline. Cela peut se traduire par une grande lassitude, voire une auto-dévalorisation.

§Le manque de reconnaissance ou de perspectives : l’absence de feedback positif ou de perspectives d’évolution engendre une stagnation psychologique. Le travail est fait, mais il n’est ni valorisé ni suivi d’opportunités, ce qui mène au désintérêt ou à un détachement progressif.

§Un management désengagé ou autoritaire : un manager absent, distant ou à l’inverse trop directif empêche l’autonomie et la créativité. Le collaborateur finit par se contenter de faire le minimum, sans envie d’initiative ni de participation active.

Manifestations et conséquences

Comme indiqué précédemment, les symptômes du rust-out peuvent se manifester de plusieurs façons. Le désintérêt croissant pour son travail est le premier indicateur du rust-out. Cependant, d'autres signes courants incluent :

-          le désengagement vis-à-vis des tâches,

-          une baisse d’envie ou de motivation à débuter la journée,

-          un sentiment d’inutilité ou de stagnation,

-          une tendance accrue à s’isoler de ses collègues, de son manager ou de ses activités sociales.

Des symptômes supplémentaires peuvent également se manifester sous forme physique, tels que des maux de tête et des maux d'estomac persistants.

Le rust-out peut aussi avoir des répercussions importantes sur la santé mentale. Des études suggèrent que le rust-out, tout comme son homologue le burn-out, peut conduire à un état dépressif. Une enquête de l’Insttut Américain GALLUP de 2023 a révélé que 18 % des travailleurs américains se sentaient « activement désengagés » de leur travail, ce qui illustre l'ampleur du problème. Des conditions de travail stressantes, associées au manque de motivation lié au rust-out, peuvent nuire considérablement au bien-être émotionnel et aux performances professionnelles globales.

Il est essentiel de reconnaître ces signes à un stade précoce et de prendre les mesures appropriées pour éviter une détresse mentale plus importante ou une baisse des performances professionnelles.

Prévenir et surmonter le rust-out

Face à ce phénomène, l’action doit être rapide, concertée et à plusieurs niveaux. Voici quelques leviers à activer :

§Reconnaître les signaux faibles : fatigue chronique, procrastination, isolement, baisse de qualité dans le travail... Tous ces éléments sont des alertes à ne pas négliger.

§Dialoguer ouvertement : un entretien avec le manager ou les RH est essentiel pour poser les problèmes et chercher ensemble des ajustements. Il ne s’agit pas d’une plainte, mais d’un besoin légitime de réalignement entre les attentes et les missions.

§Redonner du sens : revoir les objectifs professionnels, clarifier sa contribution à la mission collective, ou se voir confier des projets ponctuels plus stimulants peut suffire à raviver la flamme.

§Explorer la mobilité ou la formation : parfois, il faut aller chercher la stimulation ailleurs : dans une nouvelle fonction, un changement de service/ d’entreprise ou une formation continue permettant de renouveler ses compétences.

§Se faire accompagner : un coach, un mentor ou un psychologue du travail peut aider à verbaliser ce que l’on traverse, à remettre en perspective et à reprendre le pouvoir sur sa trajectoire professionnelle.

Conclusion

Le rust-out est une forme moderne de mal-être professionnel qui peut, à terme, miner l’énergie et les carrières silencieusement.

Reconnaître les signes du rust-out et agir avec lucidité, c’est déjà faire un pas vers une vie plus alignée avec ses valeurs, ses compétences et ses aspirations profondes. Si malgré tous vos efforts le rust-out persiste dans votre emploi actuel, le temps est peut-être venu d’envisager une réorientation professionnelle. Changer de voie peut sembler intimidant, mais c’est souvent la clé pour retrouver motivation, bien-être et sens au travail.

Aussi, ne vous résignez pas à une routine qui vous éteint : vous méritez une carrière qui vous inspire et vous fait grandir !

Et si vous avez besoin d’être accompagné pour préparer cette nouvelle bifurcation professionnelle, n’hésitez pas à me contacter.

 

Elizabeth TOUCAS – Executive Strengths Coach & Career Manager – IÉSEG Network

 

Pour toute demande d’accompagnement personnalisé en Executive Coaching carrière dont vous auriez besoin ou pour toute demande d’informations sur le Pôle Développement Carrière, contactez-moi : e.toucas@ieseg.fr ou 06.85.33.01.57.

 

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